COUCY-LE-CHATEAU
(Aisne)
De
tous les savants Juifs et les tossaphistes, nous connaissons très
bien les grands érudits de Coucy-le-Château. Il est
incroyable que nous connaissions rien de la vie des Juifs de cette
ville. Il n’est question nulle part des Juifs de Coucy, et
cette localité n’est pas mentionnée dans la liste
des chartes concernant les impôts payés par les Juifs à
la fin du XIIIème siècle. Elle ne devait alors ne
contenir qu’un petit nombre d’habitants Juifs mais
ceux-ci ont donné de très grands savants. Les
principaux sont :
1°
Simson ben Simson de Coucy. Tossaphiste, il est souvent appelé
: Sire de Coucy. C’était le fils de Simson, qui était
lui-même cousin de Yedidya de Melun. Il descendait donc
également de Joseph Tob Elem de Limoges. Il avait pour oncle
le tossaphiste Juda de Corbeil et pour beau-frère Moïse
Ben Jacob. Simson de Coucy eut pour Maître Isaac Ben Samuel de
Dampierre. 2°
Jacob de Coucy. Tossaphiste, il vivait du temps d’Isaac ben
Abraham de Dampierre.
3°
Moïse ben Jacob de Coucy. Tossaphiste, il était
probablement le beau-frère de Simson ben Simson de Coucy. Par
sa mère, il est le petit-fils de Hayyim ben Hananel Cohen. Il
invoque très souvent dans son ‘’Semag’’,
l’autorité de son Maître Juda Sir Léon de
Paris. Moïse de Coucy fut l’un des quatre rabbins français
qui prirent part en 1240, en qualité de représentants
des Juifs et de défenseurs du Talmud contre les thèses
de Nicolas Donin. Moïse de Coucy, auteur rabbinique de la
première moitié du XIIIème siècle, défend
de vendre trois maisons contiguëes à des chrétiens.
La Bibliothèque Nationale conserve encore
deux exemplaires du ‘’Sefer Mizvot Gadol’’
(XIIIème siècle) de Moïse de Coucy.
4°
David ben Abraham Hallaban ben Rabbi Yéhouda de Coucy. Ce
brillant érudit aurait vécu dans la seconde moitié
du XIIIème siècle et d’après certains
manuscrits serait l’auteur d’un ouvrage
philosophico-cabbaliste: ‘’Sefer Massoreth Habrit’’
sur les attributs de Dieu.
A
propos du ‘’Sefer Mitsvot Hagadol’’ de Moïse
de Coucy, la Revue ‘’Kountrass’’ de
Décembre2006 - Janvier 2007 n°117 précise : "L'un
des derniers ouvrages toranique publié au royaume de France
est le Séfer Mitswoth hagadol [Grand Livre des Préceptes
NDLR], connu sous l'acronyme de Smag et paru en 1240 sous la plume de
Rabbi Moché de Coucy. Il y donne un tableau d'ensemble de la
Halakha. Cette personnalité avait participé à la
défense du Talmud aux côtés de Rabbi Ye'hiel de
Paris. Quelques années plus tard, un résumé de
cette oeuvre paraît sous le titre de Séfer haMitsoth
haQatan (Smaq), rédigé par rabbi Yits'haq de
Corbeil.
Les
tossaphistes sont les élèves et commentateurs du Grand
Rachi qui écrivit au 12ème siècle.
Les
ajouts ou "Tossafotes"
Le
terme de tossafotes signifie adjonctions. Ces tossafotes sont des
commentaires et éclaircissements ajoutés entre le 12
ème et 14 ème siècle par les baâléï
hattossafote ou tossafistes.
Ces
sages et savants étaient pour la plupart, membres des
yéshivotes (écoles) de France comme l'indiquent
leurs
noms (tossaphistes de Sens, Dampierre, Évreux, Rouen, Tours,
Ramerupt, Coucy, Corbeil, Paris).
La
méthode des tossafistes
La
Michna est commentée par la Guémara, elle-même
commentée par Rachi, lui-même commenté
par les tossaphistes. La lecture et l'étude se font dans ce
même ordre.
Les
tossaphistes ne commentent pas tout le texte qui est au centre de la
page mais ils reprennent
seulement certains points sur un passageparticulier. Leur commentaire
est toujours
ouvert par un ou deux mots en caractères gras, qui sont la
reprise du texte central, début
et fin du passage qu'ils veulent commenter. On nomme ces mots
d'ouverture qui sont en
caractères gras dibbour hammat'hil,(parole de commencement).
Souvent, cette indication précise
qu'ils vont à la fois exprimer leur point de vue sur le texte
de la Michna ou de la Guémara,
ou encore sur le commentaire de Rachi qui éclairait ce texte.Il
est très fréquent de les voir contester la position de
Rachi, qui était leur maître, voire proche
parent pour certains. Il s'agit bien entendude ce que l'on appelle ma'hloqéte
lé chém chamaïm(âpre discussion pour la
gloire du Ciel et pour l'avancée dans la connaissance de la
Torah, dans le plus grand respect envers autrui)
La
méthode des tossaphistes consistait d'abord en une étude
approfondie de l'enseignement du
maître, puis en un prolongement qui était une tentative
pour soulever un maximum de questions
à partir de là, et aussi pour préciser toutes
les différences que l'on pouvait mettre en
évidence entre cet enseignement de Rachi et les commentaires
des autres Rabbanim européens
(Rabbi 'Hananel, Rav Yits'haq Alfassi...)et les différentes
versions. Le but ultime est
toujours de préciser la halakha.
Adaptation
des articles du Rabbin Dufour (Modia.org) et du Dr Reiner (Université
de Jérusalem
La
Halaka
(de l'arabe ???,
une partie rasée) ou Upsherin
(du yiddish
??????,
une coupe) est une coupe de cheveux traditionnel juif qui se déroule
le jour anniversaire des 3 ans de l’enfant. C'est le
premier évènement traditionnel dans la vie d’un
petit garçon juif. Certains ont coutume d'attendre Lag
Baomer afin de faire la cérémonie sur le Mont
Meron près de la tombe de Rabbi Shimon
bar Yohaï, d'autre, mettant l'accent sur l'âge de
l'enfant, la feront sur la tombe de Samuel,
de Shimon
HaTzadik, au heder,
chez le admour ou
tout simplement à la maison. Il est coutume de donner à
un rabbin, le coupage de la première mèche.
Cette
coutume est mentionnée pour la première fois dans le
livre "Cha'ar HaKavanot" de rabbi 'Haïm
Vital, le disciple du grand Kabbaliste du XVIe siècle,
le Ari, Isaac
Louria
Certaines traditions juives
veulent que chaque membre de la famille coupe une mèche de
cheveux à l’enfant, en commençant par le front
(l’endroit où l’enfant placera dans un avenir
proche, à ses 13 ans, les Tephilin
ou phylactères).
La Torah
compare l’homme à un arbre. En effet, nous avons, comme
l’arbre, besoin pour vivre des 4 éléments
naturels : le feu, la terre, l’eau, l’air. Le feu
symbolise le soleil pour l’arbre qui en a besoin pour pousser
tandis que le feu symbolise, pour l’homme, la vie sociale (cf.
le foyer familial). La terre symbolise la base, la racine, le
fondement, bref, la valeur sûre. L’eau et l’air
sont vitaux pour l’homme et pour l’arbre.
L’arbre ne peut être
cultivé pendant les trois premières années de
son existence, ses fruits sont Orla
soit interdits. Le raisonnement s’applique donc aux fruits de
l’homme. Qu’est-ce qui pousse sur un homme et que l’on
coupe ? Ce sont les cheveux.
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